Accueil et réussite pour les enfants à haut potentiel
Les enfants à haut potentiel sont des enfants comme les autres, avec des particularités, des aptitudes et des caractéristiques en rapport avec leur mode de fonctionnement intellectuel et affectif.
Qui sont les enfants à haut potentiel ?
Constat de départ
Statistiquement dans la population générale 2,3 % des élèves sont considérés comme étant dotés d’un haut potentiel intellectuel ( score égal ou supérieur à 130 aux tests de quotient intellectuel les plus répandus).
40 % d’entre eux ont redoublé,
33 % des EHP de QI > 130 sont en échec scolaire en 3ème ,
50 % pour des QI > 140,
20 % ont arrêté avant le baccalauréat,
17 % font des études médiocres
* Chiffres donnés par Mme Jeanne SIAUD-FACHIN, psychologue à Marseille et qui dirige un centre consacré aux difficultés d’apprentissages.
Pourquoi de telles difficultés ?
L’enfant ne partage pas les mêmes implicites que l’école,
Défaut de communication : on ne se comprend pas,
Défaut d’anticipation : on ne sait pas ce que l’autre attend !
L’aisance est moindre dans certains domaines ; écriture, présentation des travaux, organisation du travail, maîtrise des gestes et des émotions, activités physiques.
Faible intérêt pour les activités proposées soit parce qu’ils ont déjà les connaissances ou les compétences soit parce qu’elles ne répondent pas à leur besoin d’apprentissage.
Quelles sont leurs caractéristiques et leurs particularités de développement ?
Des compétences obtenues sans effort, les solutions apparaissent souvent de manière intuitive sans que ne soit identifié le processus qui les y conduit.
Une haute potentialité à l’anxiété,
Hypersensibles, impatients, maladroits, immatures sur le plan affectif, difficulté à se faire des amis et donc souffrance psychologique.
La curiosité,
L’empathie, un besoin viscéral de justice, beaucoup de questions existentielles (la mort, les problèmes humanitaires….),
Défaut d’apprentissage par imitation,
Ils veulent comprendre comment cela fonctionne,
Ils sont très vite caustiques (y compris à l’égard des enseignants),
Pour gérer leurs angoisses, ils sont parfois agressifs vis-à-vis d’eux mêmes et des autres,
Ils ont des fulgurances, ils comprennent très vite mais n’ont pas conscience de comment ils sont arrivés là,
Leur pensée est en arborescence (beaucoup de digressions).
Les conséquences :
A l’école, au collège
Ennui, agitation, rébellion, rêverie, repli, solitude,
Troubles de l’humeur à quête affective,
Sensibilité excessive à l’échec,
Difficultés sérieuses d’organisation,
Refus des apprentissages par cœur (tables de multiplication, conjugaisons….),
Incapacité à démontrer un raisonnement,
Refus parfois du passage à l’écrit,
Pour eux comprendre, c’est savoir, refus donc de revenir sur les notions vues en classe.
Quelle pédagogie pour favoriser la réussite et l’intégration des élèves à haut potentiel ?
Permettre à des équipes pédagogiques de s’informer sur la précocité :
Rencontres avec des membres de l’AFEP,
Conférences AFEP
Conférences de M. BAK de LYON, directeur de l’IFEPCA (Institut de Formation en Psychologie Cognitive Appliquée) pour tous les enseignants du collège,
Lectures, ouvrages de Mme SIAUD-FACHIN,
Découvertes de classes EIP dans d’autres établissements (Collèges Montalembert à Toulouse, et Notre Dame à Brive),
Contact avec l’association PREKOS,
De nombreuses concertations avec les enseignants, avec les familles.
Apporter des réponses pédagogiques adaptées
Accueil de 17 élèves EIP de la 6ème à la 3ème dans les classes «ordinaires» mais avec des équipes qui ont bénéficié de la formation ci-dessus.
Adapter les contenus d’apprentissage
répondre au besoin d’apports supplémentaires : pour éviter ennui, distraction, décrochage on peut aller plus loin dans les programmes en cours d’étude, aborder des domaines hors- programme, traiter des problèmes plus difficiles, commencer par la complexité pour revenir ensuite seulement vers les savoirs et savoir-faire de base qu’il faut acquérir pour résoudre le problème. Proposer des inclusions dans les classes supérieures afin d’entretenir la curiosité et la motivation .
besoin de soutien et de compensation dans les domaines désinvestis
on peut utiliser le temps scolaire et extrascolaire pour organiser des ateliers, des conférences, des projets visant les acquisitions dans les domaines où l’élève a des lacunes et des difficultés.
Exemples :
Un élève qui a des difficultés d’écriture progressera plus efficacement dans un atelier de « Calligraphie chinoise » qu’en refaisant des exercices de graphie de base.
Un défi ou un challenge sportif, requérant des qualités complémentaires, seront plus efficaces que des exercices répétitifs visant le développement de réflexes.
Adapter les rythmes d’apprentissage : possibilités maîtrisées d’accélération
Indissociable du point qui précède : vitesse de progression et contenus sont liés.
Accélération du cursus : elle est possible mais elle doit rester une exception validée par des spécialistes. En effet, elle va augmenter les difficultés dans les domaines peu investis ou mal maîtrisés et elle risque d’aggraver, dans certains cas, les difficultés de socialisation de l’élève.
Adapter les méthodes pédagogiques.
Il s’agit de construire un parcours personnalisé fondé sur un bon diagnostic des difficultés et des potentialités.
élaboration de projets et d’emplois du temps personnalisés
relation avec un adulte référent de l’établissement
conception d’activités/tâches prenant en compte les motivations, les passions
favoriser l’interdisciplinarité
complexifier et globaliser les attentes
élaborer projets et travaux collectifs où les spécificités enrichissent le travail du groupe
faire de la connaissance des méthodes et des procédures un champ d’investigation à découvrir, un savoir en soi
Exemples :
Difficulté en écriture : enregistrer la production orale pour laisser le temps à l’élève de la transcrire ensuite/utiliser un ordinateur. Imaginer un atelier de calligraphie original.
Prise de parole anarchique : grilles d’auto-évaluation, reformulation de chronologie d’un récit, jeux de société poussant à une construction de la pensée..- Peu de motivation pour le français/la lecture : utiliser une prédisposition scientifique pour amener un élève qui lit peu vers la littérature de science-fiction.
Peu de motivation pour les sciences : utiliser une prédisposition littéraire, le goût de la réflexion et l’esprit critique, pour amener un élève peu intéressé par les sciences à réfléchir à des questions liées aux progrès scientifiques selon l’angle de l’éthique puis à produire de l’écrit (synthèse, préparation d’un programme radio/TV, animation d’un débat …).
Peu d’intérêt pour les contenus enseignés mais de l’humour, des remarques lucides et/ou décalées : faire rédiger, selon les aptitudes, des « billets d’humeur », des pastiches ; faire préparer une « revue de presse satirique » ou faire « dessiner » (vignettes, BD…) des événements pour illustrer des articles d’un journal de classe…
Difficultés à raisonner, à envisager des étapes : demander d’expliquer une technique à d’autres, éviter de commencer un apprentissage par des manipulations, lui faire élaborer un mode d’emploi pour d’autres, rédiger un problème et la correction pour la classe…
Mémorisation procédurale peu efficace (se contente d’utiliser sa mémoire immédiate et globale).
Proposer des défis qui nécessitent des connaissances précises, faire tracer par d’autres une figure dont l’EHP donne une définition.
Divers aménagements possibles …
Aide personnalisée : au sein d’un petit groupe pour mieux répondre à leurs besoins
Entretiens réguliers et régulés , pour les rassurer, faire le point sur les apprentissages, sur les relations avec le groupe classe…
Contrats de réussite déterminant très précisément deux ou trois objectifs concrets, un calendrier, une évaluation des résultats.
Avec une adaptation et une mise en œuvre spécifiques, toutes ces pistes sont utilisables dans le cadre du fonctionnement de toutes les classes ; chaque élève peut tirer bénéfice de ce type d’approche différenciée dans le cadre de projets personnalisés élaborés à partir d’un diagnostic précis mettant en lumière non seulement la difficulté et les lacunes de l’élève mais surtout l’origine de la difficulté, ses causes, et aussi les aptitudes et les points forts sur lesquels la démarche pédagogique peut s’appuyer pour faire évoluer positivement le travail de l’élève.
CONCLUSION :
Notre établissement cherche à répondre à la grande hétérogénéité des élèves qu’il accueille :
une classe ULIS
De jeunes sportifs en devenir de haut niveau avec des emplois du temps aménagés .
Des élèves déficients auditifs
Nous proposons différents parcours :
Des classes à thème en 6ème ( Langues et civilisation, Sports et santé, Arts du spectacle, Sciences et découvertes )
une classe bilangue Anglais/ Allemand
En 4ème et en 3ème , la possibilité d’un parcours européen
L’enseignement du chinois
Les dispositifs pour les EHP font partie intégrante de ces dispositifs, les professeurs ont pu utiliser leurs différentes formations, pas seulement auprès des EHP mais auprès de tous leurs élèves. Les jeunes quant à eux, et c’était un challenge de taille, se sentent en confiance, acceptent les exigences d’une scolarité de collège et tout en étant intégrés dans des classes ordinaires, profitent de temps choisis avec leurs « pairs ».